Cette étape de Saint-Cadou à Guimiliau par Sizun suit le GR380 (balisage GRP jaune et rouge).
A voir sur le chemin : Lac du Drennec, enclos de Sizun, enclos de Lampaul-Guimiliau, fontaine Sainte-Anasthasie, enclos de Guimiliau.
Hébergement à Saint-Jacques au km 28,5 (Société des Prêtres de Saint-Jacques).
Carte interactive
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À voir en chemin
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Sizun et saint Suliau
L'église est dédiée à saint Suliau (ou Suliac).
Sur la face sud de la sacristie, on peut voir une petite statue en pierre du saint
qui porte dans sa main quatre chevilles. Cet attribut rappelle un épisode la vie du saint.
Pour protéger la pièce de terre qu'il possédait à Saint-Suliac, le saint
se contenta d'y planter quatre piquets dans chaque coin.
Les piquets étaient aussi efficaces qu'un fossé ou une haie pour empêcher
les animaux de ravager la terre (Albert Le Grand, Vie des Saints de la Bretagne Armorique, édition de 1901, page 484).
Sizun, l'arc de triomphe
L'arc de triomphe est peut-être l'élément le plus intéressant de l'enclos.
Il a été décrit par le chanoine Peyron dans le Bulletin de la Société archéologique du Finistère de 1910 :
« Ils sont nombreux, dans notre pays, les vieux cimetières
qui possèdent des entrées monumentales; les plus anciens de
ces arcs de triomphe sont ceux de Saint-Jean-du-Doigt,
Notre-Dame de Châteaulin, Saint-Germain de Plogastel, La
Martyre; ils remontent à la fin de la pétiode ogivale, au
XVe et au XVIe siêcle.
Celui de Sizun doit être de très peu postédeur à la construction
de la chapelle-ossuaire, et correspondre à 1588-1590 environ. C'est, sans contredit, le plus grand et le plus beau
des monuments de ce genre en Bretagne. Son développement
complet est de 14m50 et est formé de trois larges arcades
séparées par des colonnes cannelées à chapiteaux corinthiens.
Les arcs moulurés sont coupés de claveaux saillants, cannelés
en forme de triglyphes, et d'une clef en volute au sommet.
Par dessus court un entablement couronné par une balustrade
à pilastres, agrémentée d'acrotères, clochetons et lanternons,
contournant une plate-forme d'où surgit un calvaire comprenant trois croix, celle de Notre-Seigneur et celles des deux
larrons.
Cette oeuvre si belle, suffisante à faire la gloire d'une localité, a été cependant, sous couleur de rectification de route,
menacée par les ingénieurs et les conducteurs de la voirie
qui, il est du moins convenu de le dire, n'ont ni coeur, ni
entrailles, ni sentiment esthétique, et ne voient que la brutale
ligne droite. L'Arc de triomphe de Sizun n'a du son salut
qu'aux démarches dévouées et répétées de M. Bigot, ancien
architecte diocésain et départemental, et aux protestations de
la Société Archéologique du Finistère. »
Sizun, la porte triomphale
Lampaul-Guimiliau, Croaz Pol et l'itinéraire historique du Tro Breizh
Lampaul-Guimiliau tire son nom du premier évêque de Léon, saint Paul-Aurélien.
Lampaul c'est l'ermitage (Lann) de Paul. À 400m au nord du bourg, sur la
route de Guiclan, la croix et la fontaine de Croaz Pol sont un autre indice du passage de
Paul Aurélien dans cette contrée.
A.-M. Thomas complète la Vie des Saints de Bretagne Armorique d'Albert Le Grand (édition de 1901, page 111) en indiquant qu'une voie romaine partait du Faou pour rejoindre Saint-Pol-de-Léon par Sizun et Plouénan. Albert Le Grand indique que Paul-Aurélien est venu au Faou pour délivrer la région d'un dragon. Après avoir capturé l'animal, Paul-Aurélien l'aurait conduit à l'Île-de-Batz au lieu appelé Toul-ar-Sarpant (le trou du serpent) où il fut jeté dans la mer. A.-M. Thomas indique que plusieurs lieux rappellent cet événement. Au Faou, au fond de l'estuaire, un lieu porte le nom de Toul-ar-Sarpant, le trou du serpent. Un petit bois près du bourg de Lampaul-Guimiliau s'appelle Coat-ar-Sarpant (le bois du serpent). Paul-Aurélien passe ensuite par Saint-Jacques en Guiclan où un autre bois porte le nom de Coat-ar-Sarpant. Ainsi l'itinéraire suivi par Paul-Aurélien semble se dessiner. A.-M. Thomas écrit que le chemin s'en va tout droit sur Saint-Pol en suivant les hauts plateaux sur le terrain de Guiclan et de Plouénan et qu'il était très fréquenté encore, il y a cinquante ans, sous le nom de Bali-Castel (allée du château, sous-entendu de Saint-Pol).
Au delà de la légende, on peut penser que cet épisode de la vie de saint Paul-Aurélien est véridique. Le dragon n'est pas un animal, mais un bateau pris à des pirates. C'est du moins ce que laisse penser Wrmonoc qui a décrit un dragon dans sa Vie de Paul-Aurélien écrite en 884 (traduction publiée par J. Irien, voir Sur les pas de Paul Aurélien, Centre de Recherche Bretonne et Celtique, CRBC 1997, p. 207) :
Tel est en effet l'être de ce reptile: on voit qu'il n'a pas de pieds; mais
il a des côtes et des écailles disposées pareillement depuis le sommet de la
gorge jusqu'à l'extrêmité de l'abdomen. Il est bâti de telle sorte qu'il s'appuie
sur ses écailles en guise de griffes, et sur ses côtes en guise de jambes. Il ne
déploie pas son mouvement à la manière d'un ver qui ne possède pas la raideur
d'une épine dorsale, et qui avance en allongeant peu à peu en ligne droite les
parties contractées de son petit corps et en contractant celles qui sont allongées; mais il avance sur tout son pourtour ses flancs ondulés, tendus par des efforts
alternés (des deux côtés l'un après l'autre) pour raidir la rangée des côtes raidie
par la courbure extérieure de l'épine dorsale, tandis qu'il enfonce les griffes de
ses écailles au moyen des côtes raidies en ligne droite au maximum par la
nature. En faisant ce mouvement alernativement et vite, non seulement il passe
sur les terrains plats, mais aussi il monte sur les pentes, laissant autant de
traces qu'il a de côtes.
Wrmonoc semble parler d'un bateau qu'on arrive à déplacer sur la terre en
appuyant sur les rames. Paul-Aurélien a peut-être capturé un tel bateau avant de
le transporter sur des chemins du Faou à l'Île-de-Batz. En route, il a sans doute fait des arrêts prolongés pour montrer son trophée à la population. C'est ainsi qu'il se serait arrêté à Croaz-Pol, à 400 m au nord-est de l'église de Lampaul-Guimiliau, peut-être aussi près de Saint-Jacques en Guiclan. Ensuite, le chemin continue par Kermat en Guiclan, passe à peu de distance à l'ouest du village de Feunteun-Bol (la fontaine de Pol) en Guiclan, puis par Plouénan avant de passer à 1km à l'ouest de Saint-Pol-de-Léon.
D'après B. Tanguy (L'itinéraire religieux de saint Paul Aurélien en Léon, Sur les pas de Paul Aurélien, Centre de Recherche Bretonne et Celtique, CRBC 1997, pp. 79-91), le chemin qui relie Kermat à Saint-Pol par Plouénan est une ancienne voie romaine.
Il s'appuie sur le texte de 884 de Wrmonoc qui qualifie ce chemin de via publica :
« L'expression via publica s'applique très certainement ici, comme c'est généralement le cas à l'époque, à une ancienne voie romaine. Si l'on examine la carte, on constate qu'à 250 m à l'est de l'église de Plouénan, passe un ancien chemin orienté nord-sud que l'on peut suivre à peu près en droite ligne jusqu'au sud de Guimiliau »
Ainsi, au VIe siècle, il devait exister une voie qui reliait Saint-Pol-de-Léon au Faou.
On a là un itinéraire antique possible entre Quimper et Saint-Pol-de-Léon. On peut suivre jusqu'aux environs de Sizun la voie romaine de Quimper à Kerilien. On passe par Lopérec, l'est de la Forêt du Cranou et Ménez-Meur en Hanvec.
Après Sizun, on suit la voie venant du Faou par Locmélar, Lampaul-Guimiliau, Kermat en Guiclan
et Plouénan. C'est l'un des trois itinéraires historiques possibles pour le Tro Breizh.
Un second itinéraire historique est envisageable par Briec, Pleyben et Brasparts.
Il existe encore une troisième possibilité par Brest, Plouvien, Berven en Plouzévé et Mespaul.
La découverte en 1924 d'un milliaire épigaphe à Mespaul rend cette voie romaine plausible.
H. Waquet y a lu l'inscription MANICUS AXVMVS TRI POTEST, Germanicus maxumus tribunicia potestate (Bulletin de la Société archéologique du Finistère, tome LIV 1927, page XLII).
Dès l'époque romaine, pour aller de Quimper à Brest, on pouvait passer
par Châteaulin, le Faou et Daoulas. En prenant un bateau à Châteaulin
on pouvait même réduire considérablement les distances. Il suffisait de se
laisser porter par l'Aulne et la marée descendante jusqu'à Brest.
Ce dernier itinéraire devient alors le plus court chemin pour aller de Quimper à Saint-Pol-de-Léon.
Lampaul-Guimiliau, Feunteun Bol (la fontaine de Pol)
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