Dernière mise à jour octobre 2021.
Cet itinéraire relie Josselin à Plumelec en 24 km par Trégranteur et Cruguel.
Balisage : on suit le Canal de Nantes à Brest sur 2 km à partir de Josselin puis le GR347 jusqu'à Trégranteur. Ensuite, à l'exception d'une section de PR avant Cruguel et d'une autre avant Plumelec, le chemin n'est pas balisé.
À voir en chemin : Basilique Notre-Dame du Roncier et château de Josselin, Trégranteur.
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La ville de Josselin s'est constituée à partir du XIe siècle autour de son château. Vers l'an 1000, Guéthénoc, vicomte de Porhoët, de Rohan et de Guéméné aurait construit un premier château à Josselin. Son fils Josselin Ier (Goscelinus ou Gauzilin), vicomte de Porhoët à partir de 1046, porte le nom de la ville naissante. Après la destruction du château vers 1170 par Henri II Plantagenêt, la forteresse est reconstruite en 1173 par Eudon, vicomte de Porhoët. Elle passe ensuite à plusieurs familles. En 1370, Oliver V de Clisson en fait l'acquisition. En 1378, il épouse Marguerite de Rohan, soeur du vicomte Jean Ier de Rohan possédant une fortune immense. Olivier V de Clisson devient le chef du parti français en Bretagne. Son château de Josselin s'étend sur 4500 m2. Il a 9 tours et un donjon de 32 mètres de haut. En 1380, Olivier V est fait connétable de France par le roi Charles VI. À la suite d'un retournement de situation, il est banni du royaume de France en 1389 et se réfugie dans son château de Josselin. Le duc de Bretagne Jean IV en profite pour faire le siège du château. En 1396, Clisson se réconcilie avec le duc Jean IV.
À la mort d'Olivier V en 1407, le château de Josselin devient la propriété d'Alain VIII, vicomte de Rohan qui a épousé Béatrice, fille d'Olivier de Clisson. Son fils Alain IX a commencé la construction du logis. En 1488, le château est partiellement détruit par le duc François II pour punir Jean II de Rohan qui soutient le parti français. La duchesse Anne de Bretagne restitue le château à Jean II. C'est Jean II qui a fait construire entre 1490 et 1510 la façade de granit sculpté qu'on peut encore admirer au bord de l'Oust. Pendant les guerres de la Ligue, les Rohan adhèrent au protestantisme. En 1589, le château de Josselin est pris par le Duc de Mercoeur, le gouverneur de Bretagne qui a pris le parti de la Ligue. En 1603, la vicomté de Rohan est érigée en duché-prairie par le roi Henri IV. Henri II de Rohan transfère le siège de son pouvoir à Pontivy. À la mort d'Henri IV en 1610, Henri II de Rohan conduit la révolte des protestants contre le pouvoir royal. En 1629, pour punir Henri II de Rohan, le cardinal de Richelieu fait détruire à coups de canon le donjon et trois tours du château de Josselin. La nouvelle est annoncée au duc Henri II avec une pointe d'ironie : « Monseigneur, je viens de jeter une bonne boule dans votre jeu de quilles ! ». Le bâtiment Renaissance a été épargné.
Si les origines du château semblent remonter au début du XIe siècle, celles de la basilique pourraient être plus anciennes. Si l'on en croit le père Isaac Jésus Maria, carme du Prieuré de Josselin qui a mis par écrit la tradition orale en 1666, il existait un culte à Notre-Dame bien avant que Josselin fut bâtie. Quoi qu'il en soit, le vicomte du Porhoët Guéthénoc a du bâtir une première chapelle Notre-Dame-du-Roncier vers l'an mille. La basilique Notre-Dame du Roncier doit son nom à la découverte par un paysan d'une statue de Notre-Dame dans un roncier. Considérée comme miraculeuse, cette découverte a fait l'objet d'un culte. En 1891 le pape Léon XIII a accordé le titre de basilique mineure à l'église. Suite à cet octroi, un vitrail rappelant la découverte de la statue miraculeuse a été commandé en 1893. Le renouveau du pélerinage à Notre-Dame-du-Roncier doit beaucoup à Mgr Louis-Stanislas-Marie Simon (1844-1920) qui fut nommé curé-doyen de Josselin en 1885. Son tombeau se trouve dans la basilique.
La basilique Notre-Dame-du-Roncier de Josselin est un bel exemple d'architecture de la fin de la Bretagne ducale. Bien que marqué par diverses influences, le style breton typique de la période ducale reste bien présent. Les campagnes de constructions d'Olivier de Clisson (fin du 14e siècle) et de Jean II de Rohan (15e siècle) nous ont notamment laissé la façade nord et ses gargouilles pittoresques. Le style breton avait produit un édifice tendu tout entier vers le ciel. En 1949, l'ajout d'un nouveau clocher en remplacement d'une tour carrée a renforcé ce caractère.
Dans son testament, Olivier de Clisson indique :
« Je vieuil commande et ordonne que mon corps, après mon decez de ce siècle, soit baillé et livré à la sépulture de nostre Mère sainte Eglise, laquelle sépulture je eslis en l'Eglise de Nostre-Dame de Jocelin,
joignant de la sépulture de ma très chère et très aimée compagne Marguerite de Rohan que Dieu absolve.
Item, vueil et ordonne que une belle tombe et honeste soit faite et mise sur les corps
de ma dite compagne et moy dessus ycelle soient les ymages de nous deux à l'ordonnance
de nos exécuteurs cy après nommés. ».
[1, pp. 168-169]
Un autre document officiel de 1679, la déclaration au roi faite
par la duchesse Marguerite de Rohan lors de la réformation du duché, indique que ça n'est pas Marguerite de Rohan qui est représentée près d'Olivier de Clison :
« Dans laquelle église de Notre-Dame et au coeur d'icelle, il y a un tombeau de marbre blanc et noir
élecé de trois pieds sur le lequel sont en bosse les représentations de feu de Bonne mémoire
Monseigneur Olivier de Clisson, jadis connestable de France, comte du dit Porhouet, etc... et de
deffunte Madame Beatrix de Laval son épouse ».
[1, p. 169]
Vandalisé à la Révolution, le tombeau a été restauré entre 1852 et 1858. D'abord placé dans la chapelle Saint-Catherine, puis au bas de l'église, il a finalement trouvé sa place près du choeur, dans la chapelle Saint-Marguerite. Ce qui est certain, c'est qu'il s'agit du tombeau d'Olivier de Clisson et de l'une de ses femmes. Une inscription trouvée dans les débris de 1793 a été relevée et reproduite par Guépin, de Fréminville et Bizeul : « Cy gist noble et puissant seigneur, monseigneur Olivier de Clisson, jadis connestable de France, seigneur de Clisson, de Porhoet, de Belleville, de la Garnache qui trespassa en apvril le jour Saint-Jorge, l'an M.CCCC et VII. Priez Dieu pour son âme. Amen ». [1, p. 168]
Guéhenno n'est pas sur l'itinéraire proposé qui passe par Cruguel. Guéhenno se trouve à 3 km à l'ouest de Cruguel.
Erigé en 1550, le grand calvaire de Guéhenno est le seul calvaire monumental du Morbihan. Il est détruit en 1794 et les morceaux sont recueillis par les habitants. En 1853, le recteur Jacquot entreprend sa restauration avec l'aide de son vicaire Laumailler. Il sculpte lui même les pièces manquantes et ajoute plusieurs éléments, notamment au pied du calvaire les prophètes Isaïe, Jérémie, Ézéchiel et Daniel. Devant le calvaire, en rappel du reniement de Pierre, il place le coq de la Passion sur une colonne. Les quatre bas-reliefs au pied du calvaire sont également un ajout : résurrection sur la face ouest, prière à Gethsémani au sud, flagellation à l'est, Christ aux outrages au nord. A l'arrière, le monument funéraire du XIXe siècle rappelle le tombeau de Jésus. Des anges veillent le gisant du Christ.
A 1km au sud du bourg, sur une colline appelée "le Mont", on trouve la chapelle Saint-Michel. Elle date du XVe siècle pour sa partie la plus ancienne. A l'extérieur, saint Michel est représenté au dessus du porche sud, dans une sculpture du XVe siècle. A 200m au sud-ouest du "Mont", croix ancienne (XIIe siècle ?).
Moncontour se trouve à 20 km au sud-est de Saint-Brieuc. J. Trévédy rapporte qu'au XVe siècle, on disait que Moncontour était la "clé de la Basse-Bretagne" [2, pp. 38-42]. Une voie antique venant de Lamballe arrivait à Moncontour puis continuait vers Saint-Gilles-Vieux-Marché et Gouarec [3, 2.17 p. 31]. Pendant tout le Moyen-Âge, on pouvait utiliser cette voie pour aller de Moncontour à Rostrenen, puis pour continuer vers Quimper, Carhaix ou Landerneau. La route médiévale de Rennes à Saint-Brieuc passait aussi par Moncontour, de même que celle de Vannes à Saint-Brieuc.
Le duc de Bretagne Jean V a daté 9 actes de Moncontour [2, p. 41]. On le voit aller de Vannes à Moncontour puis à Saint-Brieuc, puis de Moncontour à Rennes, puis de Moncontour à Dinan, puis de Moncontour à Vannes par Josselin, puis de Moncontour à Vannes par Sérent.
Pour aller de Moncontour à Josselin, le duc Jean V rejoignait peut-être la voie romaine Corseul-Vannes à la Hutte à l'Anguille au nord de Laurenan. Le "Vieux chemin de la Trinité à Moncontour" mentionné dans le cadastre de Plémet de 1829 (sections C3, D1 et D2) n'existait peut-être pas à cette époque. Partant de Moncontour, ce chemin rejoint en ligne droite la voie Corseul-Vannes au niveau de Plémet. Au XIVe siècle, il fallait peut-être suivre un chemin de Moncontour à la Hutte à l'Anguille, avant de suivre la voie Corseul-Vannes jusqu'au niveau de Plémet, puis presque jusqu'à la Trinité-Porhoët.
Après la Trinité-Porhoët, au temps du duc, la voie romaine Corseul-Vannes était peut-être déjà impraticable et déviée par Josselin, la déviation pouvant être la cause de la dislocation de la voie, ou la dislocation de la voie la cause de la déviation. Entre la Trinité-Porhoët et Saint-Jean-Brévelay, le tracé de la voie romaine est resté largement énigmatique jusqu'à la fin du XXe siècle, sans doute parce que la voie était abandonnée depuis des siècles. Il a fallu attendre les reconnaissances aériennes et les photos satellites pour la voir réapparaître. En effet, même enfouis, les fossés d'une voie romaine continuent de piéger l'eau, ce qui modifie la végétation en surface et rend la voie visible du ciel.
Il est probable qu'au XIVe siècle et peut-être dès le Haut Moyen-Âge, on ne suivait déjà plus la voie romaine Corseul-Vannes après la Trinité-Porhoët. On rejoignait Josselin par Mohon et on passait probablement près du Camp des Rouêts (VIIIe-XIVe siècle) au sud de Mohon.
En partant de Josselin, quelles étaient les possibilités pour rejoindre Vannes au XIVe siècle ? Un passage par Plumelec paraît incertain. Un passage par Guéhenno n'est pas plus certain. Il est peu probable que ces itinéraires sont antérieurs au XVe siècle. Les actes du duc Jean V montrent que ce dernier était passé par Sérent pour aller de Moncontour à Vannes. Une voie ancienne, pas nécessairement antique, devait exister, peut-être dès le Haut Moyen-Âge, entre Josselin et Sérent. La chapelle Sainte-Catherine de Lizio se trouve sur cet itinéraire. Elle passe pour avoir été bâtie par les Templiers, sur un chemin menant à Compostelle [4]. On sait également que la voie romaine Rennes-Vannes passe par Sérent [5, p. 86 et p. 59]. C'est une voie qui rejoint Vannes par Trédion, l'est de Monterblanc, et en passant à proximité de la chapelle Notre-Dame-du-Loc de Saint-Avé.
La distance entre Josselin et Vannes est de 36 km en ligne droite. En suivant l'itinéraire par Sérent on arrive à 42 km. En passant par Guéhenno et Saint-Jean-Brévelay, il y a 39 km de Josselin à Vannes. Au XIVe siècle, un itinéraire de Josselin à Vannes par Sérent et Saint-Avé semble plausible.
Trace GPS TRO BZH : De Josselin à Plumelec (fichier GPX)
Visualiser un GPX sous IGNrando : cliquer ici pour plus d'informations
De Dol-de-Bretagne à Vannes
De Vannes à Quimper
De Quimper à Saint-Pol-de-Léon
De Redon à Nantes
De Saint-Pol-de-Léon à Tréguier
De Tréguier à Saint-Brieuc
De Saint-Brieuc à Saint-Malo
De Saint-Malo à Dol-de-Bretagne
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