Dernière mise à jour septembre 2021.
Cet itinéraire de 14 km va de la chapelle de Locmaria-an-Hent de Saint-Yvi au Petit Guélen à l'entrée de Quimper. Il y a 7 km de route goudronnée dont 1 km au départ de Locmaria-an-Hent, 3 km sur l'ancienne voie romaine de Vannes à Quimper, 3 km pour contourner par le sud la zone industrielle de Troyalac'h.
À voir en chemin : chapelle de Locmaria-an-Hent, vestiges de la voie romaine Vannes-Quimper.
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La chapelle de Locmaria-an-Hent (Notre-Dame de la Route) se trouve juste au bord de l'ancienne voie romaine de Vannes à Quimper. Les anciens appelaient le chemin jusqu'à Quimper "Hent Locmaria-an-Hent". L'édifice date du XVIe siècle. Six des sept autels sont encore présents, il y en avait trois contre le mur de l'abside, et quatre contre les piliers de la nef. Il y a une cheminée au fond de l'église. On ignore sa fonction exacte. Elle servait peut-être à l'hébergement des pélerins.
La statue de saint Michel se trouve au fond de la nef contre un pilier. Il maîtrise un démon à trois têtes.
Plus en avant on trouve Saint Fiacre portant une bêche de jardinier, et saint Symphorien soldat martyr portant sa tête dans ses mains. Les statues de Notre-Dame et de saint Jean-Baptiste se trouvent dans le choeur. Au fond de l'église, saint Isidore est représenté en laboureur. Il porte un costume du XVIIIe ou du XIXe siècle, bragou braz, guêtres, veste courte et chapeau.
Un tableau représentant sainte Félicité, martyre du IIe siècle avec ses sept fils, se trouve sur l'autel du bas-côté sud. Elle est représentée avec ses sept fils: Janvier, Félix, Philippe, Sylvain, Alexandre, Vital et Martial. Le culte se sainte Félicité a vraisemblablement remplacé celui des Sept Saints de Bretagne. La fontaine près de la chapelle est également dédiée aux Sept Saints de Bretagne.
Dans la chapelle de Locmaria-an-Hent, un tableau en bois peint portant la mention "SAINTE FELICITE VEUVE ET MARTIRE" est daté du XVIIIe siècle [1, Saint-Yvi]. Selon la tradition, sainte Félicité est morte en martyre au IIe siècle à Rome avec ses sept fils. B. Aubé a mis en doute cette tradition et se demande s'il ne s'agit pas d'un pendant au récit biblique de la mère et des sept fils du livre des Maccabées . E. Le Blant est plus nuancé et rappelle que le culte de sainte Félicité était bien présent à Rome au IVe siècle [2]. En Bretagne, le culte est pratiquement inexistant. Le Nouveau répertoire des églises et chapelles du Diocèse de Quimper et Léon ne comporte aucune référence à sainte Félicité à l'exception de Locmaria-an-Hent [1, Saint-Yvi].
Revenons aux origines de Locmaria-an-Hent. Le prieuré de Locamand de La Forêt-Fouesnant est une ancienne possession de l'abbaye Sainte-Croix-de-Quimperlé :
Le 27 février 1069, Hoël, fils d'Alain Cagnard, fondateur de Sainte-Croix de Quimperlé, continuateur des largesses de son père, fit don au prieuré de Tref Karantuc et Tref Ridiern. Un factum des Pères Jésuites, possesseurs de Logamand, expliquait en 1654, que Tref Ridiern n'est autre que la trêve Locmaria-an-Hent, qui portait d'abord ce nom, peut-être à cause du manoir de Treffidiern, appartenant au marquis de Mollac. En ladite trêve, il y avait justice patibulaire à 4 piliers posés près du manoir de Gorreker, en Locmaria [3, p. 3].
Trévidiern se trouve aujourd'hui sur la commune de Concarneau, à 1,5 km au sud-ouest de Locmaria-an-Hent et Locmaria-an-Hent pouvait effectivement dépendre du prieuré de Locamand. J. Trévédy indique que :
en 1492, les pèlerins étaient encore assez nombreux pour que « la neuvaine » des offrandes laissées par eux au tronc de la fontaine de Kermaria-an-hent, méritât de figurer au rentier d'un prieuré voisin, celui de Locamand (commune de Fouesnant) [4, pp. 145-146].
J. Trévédy a également publié deux extraits du rentiers de Locamand de 1650 :
Droits seigneuriaux dus au prieuré selon qu'ils ont été
extraits du rentier général... au mois d'août 1492...
Item la neuvaine de tout ce qu'une personne déposera en
allant le viage des Sept-Saints de Bretagne (ces deux derniers
mots rayés).
Et en marge : C'est une
fontaine qui jadis était fort fréquentée
de pèlerinage, laquelle est au fief de Logomand,
située proche Treffiédern.
J. Trévédy indique également que le rentier de 1622 est pratiquement identique à celui de 1650. Il s'agit de copies du rentier général de 1492. Le rentier de 1650 diffère de celui de 1622 par deux mots rayés. Les Sept-Saints de Bretagne deviennent les Sept-Saints, "de Bretagne" étant rayé en 1650.
On a là un document particulièrement intéressant. Il permet de dater la disparition du pèlerinage des Sept-Saints de Bretagne entre le début du XVIe siècle et le début du XVIIe siècle. Il indique aussi que c'était un pèlerinage très fréquenté. Enfin, il indique un lieu de dévotion sur l'itinéraire, la fontaine de Locmaria-an-Hent.
En 1622 le pèlerinage avait disparu mais son souvenir était encore présent, ce qui indique un déclin plutôt vers la fin du XVIe siècle. En 1650, le souvenir des Sept-Saints de Bretagne a disparu. Deviennent-ils des saints anonymes ? Ou bien sont-ils remplacés par d'autres ? Le tableau du XVIIIe siècle de la chapelle de Locmaria-an-Hent semble indiquer que le culte des Sept-Saints de Bretagne a été remplacé par un autre, celui de sainte Félicité et ses sept fils martyrs.
Quoi qu'il en soit, on peut affirmer de manière quasi certaine que le pèlerinage des Sept-Saints de Bretagne passait par Locmaria-an-Hent. Ceci nous permet de préciser l'itinéraire entre Vannes et Quimper. On a vu qu'un passage par Erdeven était probable (voir l'étape de Erdeven à Plouhinec). Après le franchissement de la Rivière d'Étel, on avait hésité entre une continuation par Hennebont et une autre par Port-Louis. Une continuation par Port-Louis impliquerait de suivre une voie côtière au sud de Quimperlé, sans doute par Riec-sur-Belon, Pont-Aven et Concarneau. Un tel itinéraire semble incompatible avec un passage par Locmaria-an-Hent qui se trouve à 8 au nord-est de Concarneau.
Entre Vannes et Quimper, du moins au XIVe siècle, l'itinéraire le plus probable du chemin des Sept-Saints de Bretagne semble passer par Erdeven, Hennebont, Pont-Scorff, Quimperlé et Locmaria-an-Hent. De Vannes à Hennebont il suivait vraisemblablement une voie antique côtière passant près d'Erdeven et franchissant la Rivière d'Étel. De Hennebont à Quimper, il suivait très probablement la voie romaine de Vannes à Quimper.
Au XIVe siècle et même bien avant, il n'est pas certain que la voie romaine de Vannes à Quimper était encore praticable entre Sainte-Anne d'Auray et Hennebont. La construction d'un pont à Auray au XIIIe siècle avait pu provoquer son déclin et sa disparition. De plus, le franchissement du Loc'h à gué au niveau du village de Saint-Dégan à 1 km au sud bourg de Brec'h n'était sans doute plus possible en raison du niveau de la mer qui avait déjà monté de plus d'un mètre depuis l'époque romaine. L'itinéraire a pu redevenir praticable au XVe siècle après la construction d'un pont sur le Loc'h au niveau de Brec'h. Une chapelle Saint-Jacques a également été édifiée à Brec'h en 1464. Le pont date vraisemblablement de la même époque. Quand Sainte-Anne d'Auray prend son essor au XVIIe siècle, un itinéraire de pèlerinage s'est développé depuis Hennebont par la chapelle Sainte-Anne de Brandérion, Sainte-Anne de Locmaria-er-Hoët en Landévant, puis Landaul, la chapelle de Tréavrec et le bourg de Brec'h.
Trace GPS TRO BZH : De Locmaria-an-Hent au Petit Guélen à l'entrée de Quimper (fichier GPX)
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De Saint-Brieuc à Saint-Malo
De Saint-Malo à Dol-de-Bretagne
De Dol-de-Bretagne à Vannes
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