Dernière mise à jour août 2023.
Ce circuit permet de dévouvrir Morlaix.
À voir en chemin : Chapelle Notre-Dame-des-Anges, Rue Longue, Maison de la duchesse Anne, église Saint-Mathieu, Musée de Morlaix, Fontaine des Carmélites, 1er étage du viaduc, église Saint-Melaine.
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La Rue Longue de Bourret était jusqu'au XIXe siècle la seule voie d'accès à Morlaix depuis l'ouest. C'est par là qu'arrivaient les paysans-marchands-toiliers du Haut-Léon qui venaient vendre leurs toiles de lin à des négociants. La Rue Courte, faite d'un escaliers de cent marches, était un raccourci qui permettait aux piétons de relier sans détour la ville close à Saint-Martin-des-Champs sur la hauteur.
Cette rue faisait partie du faubourg de Bourret qui était en dehors de la ville de Morlaix. A l’époque, la rue Gambetta n’existait pas. Elle a été construite au 19ème siècle pour desservir la gare. La rue de Brest n'existait pas non plus et il faut imaginer les charrettes remplies de toiles de lin, descendant la rue tous freins serrés. Elles rentraient ensuite dans la ville close. A l'hôtel de ville, les toiles étaient vérifiées par le prévôt de Confrérie de la Trinité, puis vendues à des négociants. Les charrettes devaient ensuite sortir de la ville close par la rue des Vignes, derrière l’actuel musée des Jacobins.
A la fin du XVIIe siècle, la production annuelle de toiles de lin approchait de 100000 toiles de 100m de long sur un de large. Une toile valant 100 livres, et une livre approximativement 15 euros actuels, la vente des toiles représentait un commerce annuel de plus cent millions d'euros actuels. Les toiles étaient exportées vers l'Angleterre, l'Espagne, et les colonies d'Amérique. Une partie des bénéfices était investie dans les enclos paroissiaux. A la fin du XVIIe siècle, une guerre commerciale avec l'Angleterre a provoqué un arrêt des exportations de toiles.
Au XVIIe siècle, les négociants ont installé leurs maisons dans la Rue Longue pour pouvoir acheter les toiles avant qu'elles n'arrivent à l'hôtel de ville. C’était normalement interdit, la vente aurait du être concentrée dans l’hôtel de ville. Ce fait a aggravé le déclin de l'activité toilière. Des toiles de mauvaise qualité arrivaient sur le marché, et ce dernier n'a jamais pu trouver de nouveaux débouchés.
Les maisons de la rue Longue de Bourret datent du XVIIe siècle. Il s'agit d'une nouvelle génération de maisons de marchands. Au XVe ou au XVIe siècle, on a d’abord construit les maisons à lanterne comme la maison de la duchesse Anne dans la Grand Rue. C'était des maisons faites autour d'une ossature en bois [1]. Ici on a davantage utilisé la pierre. Les façades en encorbellement ont disparu. Sans être totalement planes, elles ont tendance à le devenir. La structure est toujours la même. La porte est encadrée par des colonnes en granit engagées dans le mur. Au dessus il y a un chapiteau où on peut trouver une date, une inscription telle que "IHS", une croix ou une hermine. On peut avoir une assise en granit, ou bien en schiste pour réduire le coût de la construction. Pour les étages, s'il reste parfois du bois, on peut également trouver une construction entièrement en pierre.
La maison de la Duchesse Anne se trouve dans la rue du Mur qui s’appelait autrefois la rue des Nobles. A l'origine il y avait de chaque côté et en face, toute une série de maisons dites à lanterne. Au 19ème siècle on les a abattu et creusé une esplanade pour les halles (autrefois Place des Halles, aujourd'hui Place Allende). La maison de la Duchesse Anne apparaît maintenant isolée alors qu’elle faisait partie d’un ensemble. La rue du Mur et la Grand Rue étaient dans la ville close et bordées de maisons à lanterne.
Le soubassement est en pierre avec des pilastres. Il y a un écusson qui ne porte ni signe gravé, ni trace de peinture. Comme l'indique également le nom de la rue, il est probable que les négociants en toiles de lin de cette rue étaient des nobles, peut-être de la noblesse dite "dormante" parce qu'ils avaient temporairement laissé de côté leur noblesse pour faire du commerce, selon une coutume bretonne qui le permettait. La maison qui a été construite vers 1500 dans un style tout à fait particulier à la ville de Morlaix. Au rez-de-chaussée, il y a deux pièces. Les trois étages sont reliés par un escalier à vis avec un décrochage de quelques marches à la moitié de chaque étage. On appelle cela des pondalez (pont d'allée). Ils permettent de faire communiquer les pièces situées de chaque côté. La colonne de l’escalier fait 11 mètres de haut. Elle est faite d’une seule pièce de chêne. On trouve comme saints protecteurs saint Roch au premier étage, puis saint Martin, saint Christophe, et enfin saint Michel tout en haut.
L’axe de la vis, la colonne qui est en arrière, soutient à chaque étage une des poutres principales des pièces de l’avant. L’escalier soutient en fait tout l’avant de la maison. Tout est en chêne et les premières marches sont des blocs de chêne. C’était du bois pétrifié. Au premier étage, un acrobate est sculpté dans la masse du montant.
Ces maisons étaient appelées des maisons à lanterne. En fait c’était tout l’espace jusqu’au toit qu’on appelait la lanterne. La toiture était sans doute opaque et on devait s'éclairer avec des chandelles. A cette époque on ne disposait pas de carreaux assez larges pour faire une verrière. Les verrières sont attestées à partir de 1717. Au rez-de-chaussée, à l’avant, on avait la façade appelée boutique, au milieu c'était la salle de réception, une pièce d’apparat ornée d'une cheminée monumentale. Une cuisine se trouvait juste derrière. Les chambres sont sur les côtés dans les étages.
On retrouve dans cette maison la structure des manoirs bretons avec une grande salle de réception et une cheminée monumentale. Dans les manoirs on avait simplement un niveau au dessus de la cheminée. Ici on a innové à cause d’une hauteur bien plus grande au dessus de la cheminée. On imagine les négociants accueillant leurs clients dans cette grande salle. Le soin apporté à cette cheminée et aux sculptures de l’escalier devait impressionner.
Toute la rue était occupée par des maisons de ce type. On ne trouve pas d’équivalent ailleurs, ni dans le Léon, ni dans le Tréguier. La présence à Morlaix des ateliers du bois peut expliquer cette singularité. Il y avait des ouvriers très habiles. Toutefois, on a trouvé récemment une maison de ce type à Landerneau, la maison des seize lunes.
Le prieuré de Saint-Mathieu a été fondé au XIe siècle. C'était une dépendance de l'abbaye de Saint-Mathieu-de-Fineterre à la Pointe Saint-Mathieu. L'église actuelle date de 1824, elle remplace un édifice plus ancien dont il reste la tour. Une inscription indique que "LAN MIL CINQ CENTZ QVARANTE HOVICT LE DIXIESME IOVR DE IVILLET FVT COMECE CESTE TOVR EN LHONEVR DE DIEV DE NOSTRE DAME ET DE MONSEIGNEVR SAINCT MAHE".
Déclarées non conformes à la doctrine officielle de l'Eglise lors du Concile de Trente, les Vierges ouvrantes ont presque toutes disparu. L'église Saint-Mathieu possède l'une des 17 Vierges ouvrantes subsistant en France. Quand on l'ouvre, on voit une Trinité, ce qui peut laisser croire que la Vierge a enfanté la Trinité. C'est pour cette raison que les Vierges ouvrantes ont été déclarées idolâtres au XVIe siècle. La statue provient de l'ancienne collégiale Notre-Dame-du-Mur qui a été vendue, puis démolie jusqu'à son écroulement total en 1806.
Trace GPS TRO BZH : Circuit dans Morlaix (fichier GPX)
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De Saint-Pol-de-Léon à Tréguier
De Tréguier à Saint-Brieuc
De Saint-Brieuc à Saint-Malo
De Saint-Malo à Dol-de-Bretagne
De Dol-de-Bretagne à Vannes
De Vannes à Quimper
De Quimper à Saint-Pol-de-Léon
De Redon à Nantes
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