Cette étape suit le sentier côtier de Saint-Suliac à Saint-Malo.
Balisage : GRP Tour du Pays Malouin jusqu'au barrage de la Rance (balisage jaune et rouge) puis GR34 (balisage blanc et rouge).
À voir en chemin : Saint-Suliac, point de vue de la Vierge de Grainfollet, Pointe du Puits, ancienne cathédrale d'Alet, citadelle d'Alet.
À voir en chemin
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Saint-Suliac
Construite dans un site remarquable en bord de Rance, l'église de Saint-Suliac date du XIIIe siècle pour ses parties
les plus anciennes, notamment le porche ouest. La tour carrée est surmontée d'un étage de forme octogonale. En 1597,
durant les guerres de la Ligue, une troupe de 250 Ligueurs s'est retranchée dans l'église transformée en forteresse.
Une expédition est alors organisée depuis Saint-Malo restée fidèle au roi Henri IV. René de Grezille, seigneur de la
Tremblaye, arrive devant Saint-Suliac avec 800 hommes et deux navires de guerre. Le clocher a été détruit durant la
prise de Saint-Suliac. La tour actuelle pourrait avoir été construite à la suite de cet événement.
Une pierre tombale a été découverte dans l'église en 1903 à la suite de travaux. Elle est ornée d'une croix à double
traverse pattée et de l'inscription LAPISTUM SANCTI SULINI ABBATIS. L'appellation SANCTI SULINI apparaît au XIIIe
siècle (Ecclesia Sancti Suliani en 1136, puis parochia Sancti Sulini en 1246 d'après le Pouillé historique de
l'archevêché de Rennes, volume 6, par l'abbé Guillotin de Corson, Saint-Suliac, pp. 281 à 288, en ligne sur
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k750029.pdf). L'inscription date sans doute de cette
époque, la pierre semble plus ancienne, peut-être du VIe siècle.
La pierre tombale est peut-être celle de saint Suliau, moine gallois qui a émigré en Armorique au VIe siècle pour
fonder un monastère sur la rive droite de la Rance, sans doute dans le bourg de Saint-Suliac. À 1 km au sud du
bourg, les constructions monastiques du Mont Garreau (ou Garrot) dépendaient de l'abbaye bénédictine de
Saint-Florent de Saumur. Elles pouvaient être indépendantes de celles du bourg.
D'après Guillotin de Corson, « le Chapitre de Saint-Malo possédait avant sa sécularisation, en 1319, la cure de
Saint-Suliac. Cela semble vrai, car au siècle dernier les chanoines de Saint-Malo partageaient encore avec leur
évêque et le recteur de Saint-Suliac la presque totalité des dîmes de cette paroisse. De temps immémorial les
habitants de Saint-Suliac se rendaient en bateau ou par terre en procession à la cathédrale de Saint-Malo l'un des
jours des Rogations, et que cette procession était un hommage rendu au Chapitre en souvenir de son ancienne
prépondérance à Saint-Suliac » (op. cit., pp. 281-282).
Dans l'église, un vitrail montre la procession de 1910 des terre-neuvas qui marchèrent pieds nus et en chemise de
Saint-Jouan-des-Guérêts à Saint-Suliac pour remercier la Vierge de les avoir protégés.
Dominant la Rance, l'oratoire de Grainfollet a été construit en 1894 par des marins, en remerciement pour le bon
déroulement de expéditions à Terre-neuve où ils pêchaient la morue.
Saint-Suliac
Saint-Suliac
Saint-Suliac
Saint-Suliac, vitrail de la procession de 1910 des terre-neuvas qui marchèrent pieds nus et en chemise de Saint-Jouan-des-Guérêts à Saint-Suliac
Saint-Suliac, possible pierre tombale de saint Suliau, inscription LAPISTUM SANCTI SULINI ABBATIS
Saint-Suliac, Vierge de Grainfollet
Saint-Malo, Alet
En 80 av. JC. il y avait déjà là sur 5 hectares un village coriosolite (peuple gaulois).
Au début de la période romaine c'était un site portuaire appelé Reginca.
En 275, Alet s'entoure d'une muraille et une véritable structure
urbaine s'y créée. Elle devient alors la capitale gallo-romaine des Coriosolites
au détriment de Corseul. En 799, Alet devient le siège d'un évêché. Cette date est
confirmée par divers éléments: apparition du premier évêque Hélocar,
indication dans le roman d'Aquin de la fondation par Charlemagne à
Alet d'une cathédrale dédiée à saint Pierre, indication dans une donation
de 843 que la cathédrale était bien dédiée à saint-Pierre. Ces faits sont
confirmés par l'archéologie qui a permis de détecter sous l'église
actuelle l'existence d'une imposante église, sans doute la première
cathédrale (nef de 12 mètres de large et deux structures orientales latérales de 4 mètres sur 5).
Précisons de plus que la vie de saint Malo, rédigée par le moine Bili au 9ème siècle,
ne donne pas à saint Malo le rang d'évêque et on peut raisonnablement
penser qu'il n'y avait pas d'évêché à Alet avant le 9ème siècle.
En 1146, Jean de Châtillon obtient du pape Eugène III le transfert de l'évêché à
Saint-Malo et devient le premier évêque de Saint-Malo. En 1255 la cité d'Alet se
révolte contre la domination de Saint-Malo et les malouins la détruisent.
La cathédrale Saint-Pierre est rasée. Ultérieurement, l'abside orientale est
réaménagée en chapelle Saint-Pierre. C'est l'édifice que nous voyons aujourd'hui.
Au cours de la 2e guerre mondiale, le site d'Alet a été à nouveau transformé en place forte.