Dernière mise à jour août 2021.
Cette section de Sainte-Anne-la-Palud à Sainte-Marie-du-Ménez-Hom suit le sentier côtier (GR34) 8 km jusqu'à la Lieue de Grève. Ensuite 3 itinéraires sont possibles, un premier par Saint-Côme, un second un peu plus court et un troisième plus long par le GR37. Tous ces itinéraires se rejoignent à Ménez Yann, à 2 km au sud-ouest de Sainte-Marie-du-Ménez-Hom.
Kilométrage total : 16,2 km par le chemin direct, 17,5 km par Saint-Côme et 24 km par le GR37.
Balisage : blanc et rouge GR34 jusqu'à la Lieue de Grève, ensuite pas de balisage sur 3km (on suit la route et un chemin toujours tout droit), puis balisage jaune et rouge GR37 presque jusqu'à Sainte-Marie-du-Ménez-Hom.
À voir en chemin : Lieue de Grève, fontaine et chapelle Saint-Côme (variante Saint-Côme), Dolmen de Ménez-Lié (variantes GR37 et Saint-Côme), chapelle Saint-Sulio, chapelle de Sainte-Marie-du-Ménez-Hom.
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Encadrée au nord-est par les collines du Ménez-Hom, au sud-est par la Montagne de Locronan et à l'ouest par la Baie de Douarnenez, la chapelle de Saint-Anne-la-Palud se trouve dans un site grandiose au coeur du Porzay. La dune elle-même forme un amphithéâtre dont la scène est la chapelle. Construit en 1903 au nord de la chapelle, l'oratoire a été conçu pour renforcer la théâtralité du lieu. Ce site naturel aménagé sert de cadre à l'un des plus grands pardons de Bretagne. Chaque année le dernier dimanche d'août, plusieurs milliers de pèlerins sont assemblés là.
« Revenez nous voir, mon gentilhomme. Tâchez seulement que ce soit en été, le dernier dimanche d'août. Alors, vous contemplerez sainte Anne dans sa gloire. Nulle fête n'est comparable à celle de la Palude, et celui-là ne sait point ce que c'est qu'un pardon, qui n'a pas assisté, sous la splendeur du soleil béni, aux merveilles sans égales du pardon de la Mer. » (Anatole Le Braz. Au pays des pardons. 1908).
Le nom Palud vient des terres humides en bord de mer sur lesquelles on a bâti la chapelle. Le Grand Pardon est sans doute le plus ancien de Bretagne et l'un des plus fréquentés. En 1840 Ogée le décrit ainsi :
« Sainte Anne la Palud est fréquentée annuellement par plus de soixante à soixante-dix mille pèlerins qui y accourent de tous les points de la Bretagne surtout pendant le moi d’août. Le denier dimanche de ce mois et le samedi qui le précède, la foule des pèlerins est innombrable. La procession commence vers les cinq heures de l’après-midi ; quatre bannières suivies de huit croix ouvrent la marche ; puis viennent huit à dix mille personnes de tout âge et de tout sexe portant toutes un cierge ou une bougie à la main, les unes marchant pieds nus, les autres en corps de chemise ; puis la statue de la vierge, portée sur un brancard par des jeunes filles vêtues de blanc, deux clercs en dalmatique de drap d’or, portant les reliques, et enfin le clergé officiant, entourés de tous les prêtres des environs. Rien ne peut rendre l’aspect que présente cette longue file de pèlerins, sous mille costumes divers, tête nue et le chapelet à la main, se déroulant dans les plis du terrain en chantant les louanges de dieu. Au fond du tableau, les énormes palues qui environnent la chapelle et qui pour un moment cessent d’être désertes et semblent s’animer ; puis loin encore la mer, la splendide et calme baie de Douarnenez, que le soleil inonde des feux ; et au bord de laquelle cent et cents cinquante tentes, destinées à abriter les étrangers, s’agitent au vent. Nulle part peut-être la nature ne prête plus de charme te de puissance aux imposantes cérémonies du culte catholique, et quiconque a vu ce saisissant tableau ne peut l’oublier. Cependant la nuit vient et le spectacle change d’aspect. Auprès comme au loin, on entend le bruit et l’agitation ; chaque fermier a donné abri à ses amis, et les traite de son mieux ; parfois la brise apporte le son des binious reconduisant de longues files de pèlerins, chantant des cantiques ; et tandis que tout autour de la chapelle vénérée les tentes brillent de milles feux, les pèlerins accomplissent leurs vœux ; les uns se prosternent sur la terre, les autres font le tour de l’église pieds-nus ou à genoux ; celui-ci recommande à Sainte Anne l’âme de sa mère, celle-là prie pour son fiancé, qui est en mer ; partout enfin la foi s’épanche aux actes fervents. Chacun en présence de cette communion catholique sent son esprit s’élever reconnaissant vers Dieu, les uns pour lui demander la foi, les autres pour le remercier de la leur avoir donné » (Ogée, Dictionnaire de la Bretagne, Édition de 1843, page 326)
La Lieue de Grève s'étend sur 4,5 ;km (2,5 km de Lestrevet à Pentrez pour la partie bordée de dunes) et les trois communes de Plomodiern, Saint-Nic et Argol. Ogée écrivait en 1779 :
« PLOEVEN-PORZAY ; à 5 lieues au Nord-Ouest de Quimper, son Evêché ; à 42 lieues de Rennes ; & à 3 lieues & demis du Faou, sa Subdélégation. Cette Paroisse ressortit à Châteaulin, & compte 750 communiants : la Cure est à l'alternative. Son territoire est borné au Nord & à l'Est par les montagnes de Meneham, & à l'Ouest par la mer, à l'endroit où se trouve la lieue de greve, traversée par le grand chemin de Quimper à Brest. Une partie de ce terrein est entièrement stérile, tant par les rochers que par les sables de la mer qui couvrent sa surface : de manière que l'on n'en voit qu'une petite portion en rapport. »
Avant 1789, Plonévez-Porzay englobait sept paroisses : Saint-Nic, Plomodiern, Ploéven, Cast, Quéménéven, Locronan et Plonévez-Porzay. Une voie de communication importante reliant Quimper à Brest traversait la commune et passait sur la Lieue de Grève. Bien qu'on n'en soit pas certain, elle pouvait exister à l'époque romaine, le franchissement de la Rade Brest s'effectuant peut-être depuis Lanvéoc qui est situé en face de Brest. Une villa gallo-romaine est généralement implantée près d'une voie romaine. Il en existait effectivement une à la Boissère sur la commune de Lanvéoc, au bord de l'ancienne route de la Lieue de Grève à Lanvéoc (actuelle D63).
Cet itinéraire par la Lieue de Grève est à retenir comme itinéraire historique possible du Tro Breizh. À cet itinéraire maritime traversant la Rade de Brest, on peut également associer un itinéraire terrestre reliant Quimper à Brest par Le Faou et Daoulas. Pour étayer notre hypothèse, on peut indiquer qu'un culte pré-chrétien des sept frères, devenus plus tard sept saints, a vraisemblablement existé à Daoulas et à Brest. Un carrefour des Sept-Saints est mentionné à Daoulas dans un acte de 1630 (J.-L. Deuffic 1979). Étrangement, en 1683, le P. Champion fait de l'église des Sept-Saints de Brest un sanctuaire du pèlerinage des Sept-Saints de Bretagne. L'histoire est la suivante :
En 1683, les Bollandistes de Bruxelles ont trouvé dans le procès de canonisation de saint Yves la mention des Sept-Saints de Bretagne et de leur pèlerinage. Ils ont alors demandé au savant P. Champion, jésuite breton résidant à Brest, quels étaient ces sept saints. J. Trévédy a publié la réponse :
« Le P. Champion répondit en donnant les noms des Sept Saints que nous connaissons, et il ajouta : « La piété de nos pères a consacré çà et là en Bretagne plusieurs autels et quelques chapelles ; - au nombre de ces sanctuaires est la principale église de la ville de Brest aujourd'hui paroissiale, autrefois seulement chapelle ; - un pèlerinage célèbre et fréquenté surtout au temps de saint Yves se faisait aux sept cathédrales des villes dont ils (les Sept-Saints) furent évêques ; - en ces églises ou en quelqu'autre lieu, les Sept-Saints ont-ils une fète collective et à quel jour de l'année? C'est ce que je n'ai pu savoir. » ».
Une légende étonnante se rattache à l'ancienne église des Sept-Saints de Brest. Au village de Seiz-Kroas (les sept croix) de Landévennec, la femme du forgeron donna naissance à sept enfants. Le mari, furieux, les met tous les sept dans une maie à pâte et les abandonne à la mer. Arrivés sous le château de Brest, les enfants sont recueillis et transportés dans une maison voisine où ils meurent peu après. L'église des Sept-Saints aurait été bâtie à l'emplacement de cette maison.
On retrouve à Daoulas la légende des Sept Saints de Brest sous une forme différente. Elle a été rapportée par Oheix en 1881 :
« Daoulas eut autrefois, comme Rieux, et peut-être à la même
époque, une grande importance. Sur ce point, la légende serait
plus facile à justifier pour Daoulas que pour Rieux. A chaque pas,
autour de ce qui forme le bourg actuel, et notamment au point
encore nommé la Place du marché (Marc'hallac'h), la pioche
rencontre des débris considérables et des restes d'importantes
constructions. Parmi ces débris, on montre la masure des Sept
Saints, en racontant que, dans ce lieu, naquirent le même jour
sept enfants, d'une mère déjà chargée de famille, et aussi pauvre
que féconde. Les habitants de Daoulas, auxquels, ainsi qu'il arrive
souvent, la prospérité n'avait point enseigné la charité, effrayés
de ce supplément de bouches à nourrir, chassèrent la mère et
les enfants. En prenant la roule de Brest, la pauvre femme se
borna à murmurer :
Brest croîtra, Daoulas déchoira; quand tous bâtirez une
maison, il en tombera trois. — Brest var cresq; Daoulas var
discar; pa saofot eun ti, é couézo tri.
Brest accueillit les réfugiés de Daoulas et les a longtemps honorés comme saints;
une rue porte encore leur nom, l'église des
Sept-Saints les avait pour patrons. Aussi, depuis le jour où la
prédiction fut faite, se réalise- t-elle à chaque moment : Daoulas
ne décroît plus, ce serait difficile ; mais Brest élargit constamment
sa ceinture, toujours trop étroite. ».
Références
Trace GPS TRO BZH : De Sainte-Anne-la-Palud en Plonévez-Porzay à Sainte-Marie-du-Ménez-Hom en Plomodiern (fichier GPX)
Visualiser un GPX sous IGNrando : cliquer ici pour plus d'informations
De Quimper à Saint-Pol-de-Léon
De Redon à Nantes
De Saint-Pol-de-Léon à Tréguier
De Tréguier à Saint-Brieuc
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